Messine, une rotonde naturaliste

Vivre à Paris, tout en restant proche de la nature, est un luxe devenu rare et précieux. L’appartement Messine, situé à quelques encablures du Parc Monceau, l’un des plus chics et romantiques jardins d’agrément de la capitale, offre ce privilège. Un jardin, qui dès sa création, rivalisa avec ceux de Bagatelle, d'Ermenonville et le désert de Retz. Un havre de quiétude, au style Français très affirmé dont Fabrice Juan s’est subtilement inspiré.

Niché au 4ème étage d’un très bel immeuble en pierre de taille de Style Haussmannien, cet appartement de gentilhomme, un brin bourgeois, surplombe les ravissants toits de zinc.

FRENCH STYLE INTERIORS

L’authenticité d’un sous bois, sa générosité, ses textures, sa délicatesse, sont des sources d'inspiration florissante.

L’inspiration végétale

Le grand salon multiplie les références à la nature : une table basse en marqueterie de paille, un lampadaire aux allures de menthe religieuse géante, deux petites tables d’appoint en forme de champignons bien nommées « mushroom ». Une forêt luxueuse et luxuriante qui retrouve ici toute sa superbe, au beau milieu d’un élégant décor souligné de feuilles d’or. Un ravissement pour l’œil, éprit de nature, qui parcourt sans discontinuer, les courbes infinies de ce paysage parfaitement maitrisé. Une approche qui aurait probablement séduit Adolphe Alphand, le créateur du Parc Monceau.

La nature nous réconforte de la frénésie urbaine. Apaisante et relaxante, elle redonne du sens à notre quotidien.

Une entrée magistrale,
propice aux rencontres improvisées.

Les pièces en enfilade donnent la mesure de la démesure. Les fenêtres généreuses inondent de lumière les différentes pièces de réception, dont le parquet en chevron unifie la diversité des styles.

La galerie circulaire

La pièce probablement la plus emblématique de l’appartement Messine est la rotonde. Ce salon, dont la forme circulaire suit les courbes de la façade de l’immeuble, offre une vue imprenable sur l’imposante Église Saint-Augustin et son dôme construit par Victor Baltard, l’architecte des Halles 1900 à Paris. Comme à son habitude, Fabrice Juan a pris en compte, le dialogue évident, entre ce dôme et cette rotonde. 
Ce qui aurait pu être une contrainte, c’est révélée être une source d’inspiration. Cette pièce vous entoure. Vous enveloppe. Vous cocoone. La table à 3 sphères matérialise le centre exact de la pièce. Le mobilier bibliothèque créé pour l’occasion, épouse la silhouette du lieu. 

Le vrai luxe se cache parfois dans les courbes surprenantes d’une simple branche.

Le canapé tout en courbes…

…réveille l’envie de s’y détendre les fenêtres ouvertes, laissent régulièrement percevoir le récital d’une pléiade de rouges gorges. Contrairement à certaines idées reçues, la nature n’est jamais très loin dans ce très courtisé 8ème arrondissement de la capitale. Un espace unique dont les volumes contribuent inévitablement à la sensation de bien être.

Au mur, la photo…

…d’une sculpture hélicoïdale dont l’imposante feuille d’acier vue du ciel devient aussi fragile que du papier nous interroge. Certains y verront une allégorie de l’origine, d’autres une oeuvre énigmatique dont la construction mathématique évoque fibonacci ou l’escargot de Pithagore. Un répertoire formel là encore, emprunt à la nature. Les bustes posés sur les meubles cintrés prolongent la réflexion initiée par Fabrice Juan.

Au nom de l’épure.

La salle de bain est une pièce, pensée par Fabrice Juan, comme une parenthèse dans l’appartement. Le marbre de travertin Italien taillé en angle droit marque une rupture avec les courbes de la Rotonde. Dans ce quartier historique des grands peintres, l’hommage aux années 30, s’apprécie dans la finesse d’un filet chromé. Ici l’épure et la légèreté prennent possession d’un lieu pourtant fait de marbre.

La lumineuse.

Une seconde salle de bain, tout aussi surprenante, graphique et inattendue que sa grande soeur, se moque des conventions. La pose du sol en marbre en bandes diagonales, alterne deux nuances de gris et des veinages différents. Le meuble structure l’espace avec des lignes horizontales marquées. Le miroir et la corniche lumineuse donnent à cette pièce une profondeur surprenante.

Un hommage.

L’avenue de Messine doit son nom à la ville de Messine en Sicile. Les sublimes papiers peints « Zuber » offrent une vision panoramique des quais de Seine Parisien, dans un style renaissance Italienne.

Le mobilier contemporain et la table laquée signée Tobi Ishi réfléchit avantageusement la cime des arbres. Les chaises qui l’entourent, très 80, reprennent le vocabulaire formel de Charlotte Perriand. L’imposant lustre de Murano rappelle les fastes des palais Vénitiens. Il contraste avec la sculpture cubiste de « François Mascarello « posée sur la table. Dans cette pièce Fabrice Juan, rend hommage à ses propres origines Italiennes et synthétise l’esprit de ce quartier de l’Europe. Une architecture luxueuse dans un écrin de verdure préservée.